Je viens de me rendre compte que je n'ai pas daté ce journal... Mais j'ai complètement perdu toute notion de date depuis le tragique évènement. J'essaierai de me renseigner sur ce sujet auprès du capitaine. En attendant je ne sais pas si cela est dû à la présence de deux femmes à bord ou non, mais la malchance ne nous a pas complètement quittée : à peine un jour après notre arrivée à bord, voilà que le bateau a heurté un rocher et que nous avons dû nous arrêter au plus tôt pour le réparer. Cela nous a donné l'occasion à Wilhem et moi de descendre sur la terre ferme, ce qui avouons-le, n'est pas désagréable après tant de temps passé à dériver sur une planche.En parlant des deux femmes, le capitaine leur a demandé de nous apprendre les mœurs et le langage d'ici. La première est petite et a l'air assez hargneuse, tandis que l'autre, une jolie blonde aux yeux bleus, celle qui s'occupe de moi, m'a l'air plus paisible. En tout cas les deux savent se battre, ce qui est plutôt rare par chez nous. Nous commençons l'apprentissage de la langue, qui effectivement ne semble pas trop compliquée. Pour l'instant il s'agit plus d'apprendre les rudiments du vocabulaire et Wilhem et moi sommes loin de pouvoir nous faire comprendre, mais espérons que cela vienne vite. C'est toujours très énervant de ne pas comprendre ce que disent les gens qui vous parlent. J'essaie en permanence de m'occuper pour essayer d'oublier le malheur qui m'est tombé dessus, et j'avoue que ce journal m'y aide beaucoup. Bon, le capitaine veut qu'on aille trouver à manger...

Ce monde est décidément bien violent et fou ! Je suis parti avec Mel (la blonde) et le Kraken (je n'arrive décidément pas à retenir son nom) le long de la plage, pendant que Wilhem, Elena (la petite teigneuse) et un des bretteurs du nom de Seltus décidaient de chercher de la nourriture plutôt dans la forêt. Au bout d'un moment, nous sommes arrivé en vue d'un bateau échoué, mais avant de pouvoir l'examiner, une sorte d'homme lézard à surgi rapidement de la lisière de la forêt et nous a foncé dessus, l'air très belliqueux. Sur ce, le Kraken a fui dans l'eau suivi peu après par Mel venant de recevoir une blessure. J'ai dû tuer le bestiau moi-même. Bon la bonne nouvelle c'est que apparemment ces bêtes sont comestibles. Mais j'y reviendrais plus tard. Car après avoir jeter un œil à l'épave, qui s'est avérée réparable et surtout dotée de deux canons, nous avons mis l'espèce de lézard sur une civière de fortune. Mais à l'approche de notre navire, nous avons aperçu des flammes. Nous nous sommes précipités et, hélas !, c'était bien notre bateau qui était en feu. Wilhem et ses deux acolytes essayaient en vain d'éteindre les flammes, le reste de l'équipage ayant l'air décimé... Nous avons eu a peine le temps de récupérer nos affaires, quelques vivres et les voiles avant que le bateau ne soit complètement calciné. Après avoir soufflé un peu, nous nous sommes rendus compte qu'il n'y avait pas de cadavres, que des traces de sang. Cela laisse présager du pire, si les indigènes mangent les cadavres... Les autres pensent que l'attaque est le fait des Red Men, race barbare qui vit sur cette île, qui se nomme Torath Ka. D'après les traces laissées au sol, il y aurait une dizaine de marins survivants qui auraient été faits prisonniers, a priori menés par une dizaine de Red Men. Nous décidons alors de réparer l'épave que nous avons repérer avant d'essayer de libérer nos congénères.

Grâce à Wilhem, nous avons pu réparer le bateau facilement et le remettre à l'eau. Mais c'est vrai que les autres semblent être tir au flanc comme Elena la peste ou entêté et hautain comme Seltus. Ne parlons pas du Kraken qui m'a l'air d'être un drôle d'oiseau... Enfin façons de parler bien évidemment. D'ailleurs je note que Wilhem à l'air de faire de gros progrès au niveau du langage tandis que moi je stagne. J'espère que le capitaine fait parti des prisonniers, sinon il va me manquer ! Pardonnez moi si tout ceci est confus, mais les événements s'enchaînent à une telle vitesse que j'avoue avoir du mal à garder l'esprit clair ! Et moi qui souhaitais de tout mon cœur avoir de quoi occuper mes journées, je suis servi, mais pas de la manière dont je m'y attendais. Bon, je vais en profiter pour dormir un peu, la journée de demain risque d'être longue et dangereuse.

Je confirme ce que je disais hier : ce monde est brutal ! Heureusement que je sais bien me battre... Mes compétences m'ont permis de m'en tirer sans une égratignure. Mais commençons par le commencement ! Nous avons tout d'abord suivi les traces qui partaient de notre ancien navire. Cela nous a amené dans une clairière au centre de laquelle se tenait une sorte de temple couronné d'une statue de singe géant, devant lequel se trouvait une piscine remplie d'un liquide rougeâtre à l'air sirupeux. Du sang ? Peut-être bien, je n'ai pas poussé l'analyse plus loin. Car entre la piscine et la statue, il y avait six prisonniers alignés en rang, attachés. Et non loin d'eux, un mage (un de ces Red Men). D'autres Red Men surveillait la zone et le combat a eu tôt fait de s'engager. Mais on ne peut pas dire que ce se soit passé « à la loyale » (je ne sais pas si cette expression existe ici...) : le mage, en plus de lancer des sorts invoquant des nuées de poissons volants, a poussé un des prisonniers dans la piscine qui s'est aussitôt dissous, faisant alors sortir un singe monstrueux, de plus de cinq mètres de haut ! Et je dois dire que Seltus a été impressionnant et a réussi a se débarrasser du monstre avant qu'il ne fasse trop de dégâts. Décimant les rangs des Red Men, nous avons pu par la suite nous occuper du mage. J'ai alors fini les nuages de poissons volant, les autres préférant fuir que de risquer leur vie... Étant le seul a peu près valide, j'ai tant bien que mal soigné deux des cinq marins restant ainsi qu'Elena, fort mal en point, et nous avons pu finalement revenir à bord de notre nouvelle embarcation. Mais Diable quel combat ! Reste à savoir qu'allons nous faire maintenant ? Les autres semblent bien décidés à quitter Torath Ka, pour aller faire du commerce vers l'empire Kieran. On va être un peu serrés à onze sur cette embarcation, mais un seul homme suffit à la manœuvrer. Seltus se sentant qualifié pour cette tâche prend la direction des opérations. Et puis nous avons tout de même suffisamment de vivre pour voyager une vingtaine de jours.

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