Chapitre 03 - En route pour Fairhill
06 nov. 2005Après avoir festoyé toute la journée et une bonne partie de la nuit à Fogly, autour d'un bon banquet en notre honneur, nous repartons pour Dyvers. Ce n'est certes pas notre chemin, puisqu'il nous faut revenir sur nos pas, mais nous allons mettre notre magot en lieu sur.
En ce jour de repos, nous restons à l'auberge. Aust en profite pour nous raconter les raisons de notre voyage.
Thamios, l'oncle d'Aust, son mentor dans les arts des arcanes, est lié d'amitié avec Feriblan, un magicien de l'académie de sorcellerie de Dyvers. Durant son apprentissage, Aust accompagnait très souvent Thamios dans ses visites à Dyvers, auprès de Feriblan. C'est ainsi qu'Aust eut l'occasion d'avoir quelques contacts avec Vortigen, l'apprenti de Feriblan et son horrible corbeau Talon. Aust ne l'appréciait guère.Il trouvait Vortigen méprisant, hautain et lui trouvait un mauvais fond.
Au cours d'une visite chez Feriblan, Aust était en train de farfouiller les livres de la grande bibliothèque de leur hôte, quand soudain en manipulant un volume, une petite trappe s'ouvrit. Elle contenait une lettre, ainsi qu'une amulette ornée de pierres précieuses, dans une poche de velours.
Voici le contenu de la lettre destinée à Feriblan, signée de la main d'un certain Eralion :
Mon cher Feriblan,
Il faut que je me confesse à toi, mon ami le plus proche. Au cours de notre dernier entretien, je ne t'ai pas raconté toute la vérité. Je me sens prêt maintenant à tout te raconter, alors que c'est la dernière fois que j'écris de mes mains mortelles. Te souviens tu de notre discussion, il y a quelques mois de cela, à propos des liches et comment les mages peuvent atteindre cet état ? Je dois admettre que le sujet pour moi n'était pas uniquement théorique, comme j'ai pu te le faire croire. Et pour cela, j'en suis fortement désolé.
Je sais que toi, mon ami, tu as regardé dans l'obscurité au nom de la connaissance. C'est que je cherchais dans tes conseils avisés. J'ai également regardé dans l'obscurité, et comme toi, j'y ai trouvé la connaissance, une connaissance bien au delà de l'imagination. Le seigneur-démon Orcus lui-même m'a offert les secrets de la transformation en liche et je projette d'aller au delà des recherches théoriques et d'atteindre moi-même l'immortalité. Imagine toi mon ami : une éternité pour étudier les arts de la maîtrise du pouvoirs des arcanes.
Alors que j'écris ces mots, j'ai préparé devant moi les onguents, les fioles, les instruments et les grimoires pour ma transformation. Un seul me manque, un phylactère magique d'une conception élaboré. Rassembler les ingrédients pour la construction de ce phylactère, tel était le but de ma dernière visite à Dyvers. Quand tu liras cette lettre, je serais sur le chemin du retour vers ma citadelle.
Maintenant que je me prépare à ce fabuleux destin, mes pensées se tournent vers toi, mon plus vieil ami. Une petite poche accompagne cette lettre. Elle contient une amulette que j'ai crée pour toi. Je connais ta soif de connaissance. Avec cette amulette, tu auras accès au coeur de ma citadelle où je résiderais pour l'éternité. Si tu souhaites toi aussi apprendre ce que j'ai appris su seigneur Orcus, n'hésite pas à me rendre visite.
J'ai désormais gagné l'immortalité et avec elle, le pouvoir. Je souhaite partager cette connaissance avec toi, mon vieil ami. Viens me rendre visite rapidement. Regarde de nouveau dans l'obscurité.
Eralion
Intrigué par cette lettre et cette amulette, Aust n'en parla à Thamios qu'après leur retour à Celène. C'est sur les conseils de son oncle que Aust, accompagné de Lia, son amie de toujours une artiste au cœur aventureux, partirent pour Dyvers. Afin de voyager sans soucis, Thamios utilisa sa magie afin de téléporter les deux compagnons.
Aust et Lia ont alors rencontré Feriblan et lui ont parlé de la lettre de son ami. Il leur a appris qu'il n'avait plus de nouvelles d'Eralion depuis au moins cinq ou six ans. Quant à sa transformation en liche, d'après Feriblan, c'est une chose impossible au regard de l'étendue des pouvoirs d'Eralion. En revanche, Feriblan a parlé aux deux compagnons elfes du bâton d'Eralion. Il s'est engagé à leur offrir la somme de 500 pièces d'or si il lui était remis.
Voilà donc pourquoi nous nous rendons à Fairhill, dernière demeure du mage Eralion. Nous allons chercher son baton et devons le ramener à Feriblan.
Après avoir dépensé une partie du trésor que nous avons récupéré à Fogly, nous nous remettons en route. Mais cette fois, nous avons des chevaux. Ce sera beaucoup plus rapide et moins fatiguant. Nous avons tout de même plus de 500 kilomètres à parcourir. Nous devrions mettre cinq jours environ, si le temps reste au beau fixe.
Nous avons quitté Libernen, après une bonne nuit dans une des auberges de cette ville. Le voyage de Dyvers à Libernen s'est plutôt bien passé. Les routes sont très sures. De nombreux soldats du royaume de Furyondy patrouillent le long des routes. Nous sommes certes à l'arrière du front de la croisade contre Iuz, nous ressentons malgré tout la tension d'un royaume en guerre contre l'empire d'un demi-dieu.
Gary est cependant inquiet, il lui semble avoir remarqué qu'un corbeau nous suit et nous épie depuis Caltaran, à l'embouchure du Nyr Dyv.
Vers la fin de l'après-midi nous arrivons en vue d'une ferme, juchée sur une colline. Nous décidons d'y faire un détour pour y demander l'hospitalité pour la nuit. Nous nous en approchons et qu'elle n'est pas notre surprise que de voir, gisant sur le sol, les corps dévorés par les loups, du fermier et de sa famille.
Gary examine les plaies des victimes. Il est catégorique : ils ont été tués à coups d'épées et de haches.
Nous examinons l'intérieur de la maison. Soudain, Aust qui était resté dehors pousse un cri de douleur. Il vient d'être touché par une flèche, tirée depuis les fourrés voisins. Une voix commence à incanter un sort. Aust nous crie qu'il a reconnu la voix de Vortigen. C'est alors que les corps mutilés de la famille de fermiers commencent à s'animer.
Je me précipite pour affronter ces zombies. Nous en venons rapidement à bout, bien que nous soyons sous le feu nourri de flèches de nos ennemis. Aust a décidé d'affronter Vortigen. Un corbeau se dirige vers Aust et soudain se transforme en un petit diablotin. Faust, le fidèle faucon d'Aust engage le combat avec cette créature démoniaque.
Mais Vortigen a plus d'un tour dans son sac, il invoque des squelettes qui nous entourent et nous attaquent.
Après un rude combat, dont nous ne ressortons pas sans blessures, nous avons vaincu. Le feu magique d'Aust, ainsi que son sort de sommeil qui a endormi les deux compagnons demi-orcs de Vortigen nous ont permis de venir à bout de ce traître. Il devait sûrement vouloir récupérer l'amulette pour se rendre dans la citadelle d'Eralion.
Nous fouillons les corps de nos ennemis et enterrons les corps des fermiers. Dans le sac de Vortigen, nous trouvons une carte marquée d'une croix et d'un nom : Rappan Athuk.
Ce nom n'est pas étranger à Lia. Elle nous en compte alors la légende.
Rappan Athuk est un donjon légendaire construit il y a plusieurs centaines d'années par des prêtres d'Orcus en fuite, sur le lieu de la bataille où ils détruisirent l'armée qui était à leur trousse. Cet endroit découvert quelques années plus tard à cause du nombre croissant de créatures mauvaises dans la région, a attiré depuis de nombreux héros, bien peu en sont revenus.
De nombreuses légendes racontent ce qu'on peut y trouver, on dit que ces murs contiendrait un oracle qui, si on est prêt à faire un sacrifice, peut répondre à toutes les questions, on dit qu'un champignon qui y pousse, redonne la jeunesse, on dit qu'une terrible liche y vivrait, on dit que la porte de l'enfer elle-même s'y trouverait. Mais ce ne sont que des légendes... Qui peut dire réellement ce qui s'y trouve?
Après nous être remis de nos blessures, nous repartons vers Fairhill. A l'orée du bois, nous tombons dans une embuscade tendue par des brigands. Ils sont six, nous les combattons vaillamment, mais deux d'entre eux s'enfuient. L'un d'eux, un borgne avec un bandeau sur l'œil semble être le chef.
Dans la nuit, nous devons affronter des loups et des worgs, certainement attirés par l'odeur du sang des corps des brigands.
Après un jour de repos, nous traversons enfin la forêt. Nous sommes contraints de passer au galop devant un relais en ruines. Il est en effet occupé par gnolls inamicaux.
Nous sortons de cette forêt hostile. Au loin, nous pouvons enfin apercevoir Fairhill.