L'ennemi intérieur - Chapitre 27
18 févr. 2008Après les quelques péripéties en cours de voyage sur le Reik, nous fîmes notre habituelle pause à Grissenwald pour que Sarfath puisse organiser son commerce habituel. Nous en profitâmes pour refaire les stocks de nourriture et pour réparer nos équipements ainsi que fignoler l’état de la Maria Johanna. De mon côté je n’étais pas mécontent d’avoir en route éliminé un Chevalier du Chaos et ses sbires et pas peu fier d’avoir répurger Wittgendorf ainsi que le village de pêcheur près de Wörlitz. Quelques créatures et autres mutants en moins sur nos terres ne feront pas de mal à l’Empire en ces temps chaotiques.
Puis nous fîmes une courte étape à Nuln. Quand je dis courte, j’exagère car nous décidâmes de finir un travail depuis longtemps non achevé. Bénélis avait reçu un message à Grissenwald au sujet de la disparition de Sigrid. Quelques phrases claires comme de l’eau de roche. La personne qui la détenait ne la relâcherait qu’en échange des grimoires magiques d’Erefné. Ceux de nécromancie évidemment. Nous comprîmes que cette personne était la même que nous avions soupçonné depuis longtemps comme étant le « sorcier sombre » de Nuln. Je veux dire en gros, le maître d’Etelka Herzen et de Teugen.
A vrai dire seul Bénélis voulait vraiment sauver Sigrid. Erefne suivait sa sœur mais du bout des lèvres car elle semblait tenir à ces putains de bouquins. Sarfath, elle, voulait qu’on ne perde pas de temps vu l’enjeu qui nous avait été confié. Pour ma part j’aurais comme d’habitude suivi ma chérie mais j’avais du lui tenir tête et me ranger du côté de l’elfe. Cela a du paraître étrange puisque mes amis connaissaient mes sentiments proches de Sarfath et ceux éloignés de la «prêtresse». Mais bon Sarfath du s’incliner car la voix de Josep incluait aussi celle d’Einrich. Quatre contre un, elle ne faisait pas le poids. Il fallut que je rassure la petite tout de même. Je n’en avais que cure de Sigrid, mais il me tenait à cœur de rencontrer ce sorcier et si possible de le buter afin de récupérer ses propres grimoires maudits. Il y avait peut être moyen d’y trouver des sorts intéressants afin qu’Erefne puisse réaliser le projet « Ecrin ». Je ne vous ai pas parlé du projet « Ecrin » ? Godferdom! Promis je le ferais en temps et en heure.
Bref le sorcier nous avait donné un étrange rendez vous dans les cachots de la prison de la cité. Mais notre tentative de le doubler échoua. Il ne vint pas au rendez vous et Bénélis eut la peine de retrouver la tête de son aimée dès notre retour à l’auberge. Je dis son « aimée » car j’avais ces derniers temps décelé chez Bénélis, certainement sous la pression de cette disparition, des sentiments très forts pour cette femme. Bel et bien de l’amour. Un amour profond. Fallait il en conclure qu’elles avaient joué à broute minou ? Diantre ! Après tout, cela ne me regardait pas.
Le désir de vengeance anima l’elfe pour tenter de retrouver le sorcier. Nous décidâmes évidemment de l’aider, pas chien, dans sa douleur. Fallait pas déconner ! Bénélis était une personne certes décalée à son image de prêtresse mais ce qu’avait fait cet enfoiré méritait qu’on accorde une priorité à l’événement. Nous mîmes toute notre énergie sur ce coup là. Je demandais l’aide aux Répurgateurs de Nuln malgré l’absence de Von Krieger. Bénélis contacta la Grande Prêtresse de Véréna. Erefne engagea deux grands mages de l’université Alexandre Krenz et Marcus Wallberg. Sarfath se chargea de prévenir les hautes autorités grâce à ses contacts avec la Comtesse. Elle fut mise en relation avec son maître espion et put de surcroît avoir quelques miliciens de confiances sous nos ordres. La chasse au sorcier se fit rapidement et le piège se resserra très rapidement. Nous comprîmes qu’il possédait plusieurs identités : médecin officiel de la prison de Nuln, professeur à l’université mais nous ne doutions pas qu’il se retrouva parmi nous sous les traits de Marcus. Lorsque l’étau se referma il dû révéler son identité mais réussit à s’enfuir par un portail démoniaque. Nous avions certes mis fin à ses activités et dévoilés ses multiples identités mais le lascar courrait encore !!
Il fallait bien se remettre en route et c’est ce que nous fîmes. Erefne grâce à ses talents d’érudite, retrouva rapidement, dans les archives de la Grande Bibliothèque, les traces de Sigmar et nous demanda de pousser plus loin au Sud, près des montagnes afin de retrouver la Passe du Feu Noir. Elle avait trouvé une carte menant à la cité naine de Karak-Kadal. La Passe du Feu Noir, vous ne connaissez pas ? Ce fut le lieu de la bataille finale entre Sigmar aidé des Nains contre les peaux-vertes. On dit qu’une armée d’Orques a été balayée par les forces combinées d’Heldenhammer et de Kurgan Barbe de Fer, mettant fin à leur domination sur ces terres. Après quoi, Sigmar devient le premier Empereur d’un Empire unifié. Il était grand temps de partir pour ce lieu afin de retrouver la cité naine. Le temps jouait bel et bien contre nous car nous apprîmes que la guerre fratricide couvait à Wolfenburg dans l’Ostland entre les troupes Sigmarites réunies et celles d’Ulric.
Sous l’exigence de ma belle, Kargrim le neveu de Gorim Grandmarteau et Ulf un nain retraité de l’Artillerie de Nuln font désormais partie du voyage. Elle engagea aussi dans la cité du Sud, Alexander un ranger. Nous suivîmes le Haut Reik et passâmes par Pfeildorf puis par Wuppertal. Ce village avait la particularité d’amasser des foules de pro-sigmarites. En gros une parfaite ville de fanatiques. Le genre de poudrière qui pouvait déclencher des guerres civiles locales et foutre petit à petit l’Empire en flammes. On en profita pour embarquer avec nous leur plus célèbre prosélyte, un certain Gunter Krumbach. On ne lui demanda pas son avis. Je l’ai réquisitionné en prétextant que telle était la volonté de l’Archi Lector Kasslain afin de nous aider à retrouver les traces de Sigmar. Autant dire que ça lui a à la fois foutu une bonne grosse trique mais aussi les jetons car je ne lui laissais pas le choix si vous voyez ce que je veux dire. Il fit rapidement ses affaires et décida tout de même d’embarquer sa greluche, une dénommée Karin, dans l’affaire peut être pour décharger de temps en temps son trop plein d’excitation. Je faisais d’une pierre deux coups. Un connaisseur du culte de Sigmar ne pourrait que nous utile dans cette quête et Wuppertal se passerait bien de ses prêches exacerbés.
Quelques jours plus tard, notre remontée fluviale se termina à Grenzstadt au pied des Montagnes Noires. Dans ce village de paysan il fut difficile de trouver un guide près à nous accompagner pour les hauteurs. Peu connaissaient vraiment la Passe et aucun ne s’y était aventuré. Il fallut négocier sévère pour qu’un barbu, nommé Sigmund nous amène jusqu’à l’entrée de ce lieu mal réputé. Les montagnes portaient bien leurs noms. Les paysages étaient devenus de plus en plus lugubre au fil de notre progression. Notre groupe étoffé de quelques montures avait peiné lors de cette longue marche dans le froid. Un paysage rocailleux où toute forme de végétation avait disparue se dessinait lentement. Enfin les hauts sommets se firent plus précis et ce qui semblait être un col se dessina. Mais la partie finale de l’ascension fut très délicate et le col commença à se transformer en goulet étroit. Le guide s’arrêta alors que le passage laissait clairement penser à la suite. Au sol, la neige semblait plus abondante et quelques congères s’étaient même formées. Un vent glacial cinglait nos visages. L’épreuve allait être éreintante. « Je n’irais pas plus loin. » déclara ??? « C’est ici que débute la Passe du feu noir » Il cracha par terre. « Cet endroit est maudit.» Nous le remerciâmes de son aide et le laissâmes redescendre dans la vallée. Khorint se tourna vers la passe et commença à s’y engouffrer. « Allez hardi les gars ! On a déjà connu pire.»
J’adorais son optimisme légèrement naïf.