Chapitre II
29 févr. 20043 février 1197
Pendant le repas, un de ces rares repas ou nous nous trouvons ensemble prêts à discuter, et non pas perdus dans nos recherches, Aliazar revient sur le cristal de vie, en nous faisant remarquer que c'est le fait d'avoir subtilisé le cristal au géant, plus que sa présence dans l'alliance, qui nous met en danger. Malheureusement, nous n'avons pas encore eu le temps de l'étudier, et les autres mages, dont moi, ne sont pas d'accords pour le détruire. Un second sujet monte des lèvres du Criamon et vient recouvrir le premier... Ne devrions-nous pas mettre en commun nos pouvoirs pour lancer des sorts en communion ? Cela nous permettrait plus de puissance, selon Aliazar ... Comme le fait de nous rapprocher d'une autre alliance pour partager nos livres et nos sorts. Malheureusement, selon Aymeline, les alliances ne partagent que très peu ... il faudra d'abord apprendre à connaître nos voisins... Ce qui ne sera pas facile tant nous avons tendance à nous renfermer sur nous mêmes. J'en profite pour demander une entorse à l'Ordre d'Hermes. Afin de remplir la tache de sécurité de l'Alliance, j'aimerais pouvoir, d'une manière ou d'une autre, surveiller les agissements de chacun dans les cas extrêmes, et sous couvert de l'accord de deux autres mages minimum. Suite à un refus catégorique de tous, je dois abandonner cette idée rapidement. En cas de forte suspicion, je pourrais compter sur la fonction de Quaezitor d'Aymeline, et elle-même me propose les services de sa dame de compagnie, Aude, dont le regard peut faire parler les plus retors. En cas de souci avec Aymeline, il me faudra chercher un quaezitor en dehors de l'Alliance. Cela ne me plait guère. J'obtiens cependant l'agrément de tous pour utiliser des vulgaires à des fins d'espionnage. Ce qui me permettra d'infiltrer les villages et villes alentours, ainsi que le domaine du seigneur qui nous régente.
7 février 1197.
Les gardes qui nous avaient été prêtés par Doisseteppe sont partis ce matin. Nous ne pourrons plus désormais compter que sur nos propres forces pour nous défendre, et elles me semblent bien minces ....
10 Février 1197.
Ce matin, une toque rouge, Hector, est arrivée de Doisseteppe, porteuse d'un message scellé pour Rhune. C'est Aliazar, en qualité de voix de l'Alliance, qui l'a reçu. Pendant qu'il prenait connaissance du message, Aymeline s'est enquis des rumeurs de Doisseteppe, et des faits nouveaux qui seraient parvenus aux oreilles d'Hector... Celui-ci, affamé, mais de bonne compagnie, ne nous en a guère appris... Les magiciens passent généralement l'hiver à étudier, et sortent peu. Il y a donc peu de faits à relater. Peu aprés, Aliazar a convoqué un conseil et nous a fait part du message que Rhune a reçu. A la fin de la saison d'hiver se tiendra un conseil à l'alliance de Chamonix, et Doisseteppe nous invite à y dépêcher des gens pour représenter le tribunal de Provence, avec une autre alliance, et Doisseteppe elle-même. Le motif est très clair : L'ordre d'Hermes soupçonne l'église de xénophobie à notre égard. Plus encore, il semblerait que l'église mette en place des groupes de combattants chargés de chasser le 'surnaturel'. Et l'ordre pense qu'il faut agir des maintenant pour éviter que ces groupes ne deviennent une menace pour les mages. Aliazar, soupçonne d'abord un piège, puis nous amène à la conclusion que c'est une chance pour Rhune de rencontrer des gens, et de s'intégrer au sein des alliances environnantes. Pour Aymeline, cela ne se réfléchit pas. Si nous y allons, elle en sera. Aprés réflexion, trois mages y seront dépêchés. Aliazar, Aymeline et Angelo. Les autres resteront à l'alliance. Je prendrai cependant un peu de temps pour surveiller leur route et vérifier qu'ils arrivent à bon port. Gaspard ira également, et trois gardes formeront leur escorte. Aliazar insiste pour que sa jeune soeur Lucie fasse partie du voyage. Nous n'avons aucune objection à ce sujet. Grâce à Nexus, qui connait bien le chemin, nous estimons que quinze jours suffiront. Il s'agira de remonter le cours de certaines rivières, pour parvenir au pied de la montagne. Ensuite, il faudra grimper jusqu'à l'alliance de Chamonix, qui parait-il, est inaccessible aux vulgaires.
4 février 1197.
Hector est reparti ce matin, porteur d'une réponse positive pour Doisseteppe.
2 mars 1197. Conseil avancé du printemps 1197.
Suite à la demande de la voix de préciser la manière dont nous comptons mettre nos talents au service de Rhune, je note quelques points qui pourront servir de base. C'est Aymeline qui nous propose la meilleure idée, sous forme d'un texte nommé 'le Journal d'Ilectus', journal qui retrace l'histoire de huit pièces d'ivoire qui ont servi lors de la guerre contre la maison de Diende... Le texte est consultable dans la bibliothèque de Rhune.
- Recherche de nouvelles sources de Virtus
- Création d'un réseau d'espionnage
- Recherche des pièces d'ivoires
- Recherche d'un marchand
D'autre part, nous listons les rumeurs qui nous sont parvenues par les vulgaires.
- Beaucoup sont étonnés du fait que nous ne vendons rien, et que nous n'avons pas d'endroits ou vendre nos fabrications.
- Quelques uns ont remarqué des feux follets suspects dans la forêt.
- Certains pensent que Gisèle et Isidore couchent ensemble.
En dehors des feux follets, il n'y a rien de bien inquiétant pour l'instant. Nous vendrons sous peu de la laine, ce qui devrait couper l'herbe sous le pied des ragots. Quant à Gisèle et Isidore, cela relève plus de la jalousie que d'un véritable crainte. Mais pour revenir au feux follets, nous allons envisager de vérifier si les rumeurs sont fondées, auquel cas nous agirons en conséquence. Si ils existent vraiment, ils ne devraient pas échapper à notre regard bien longtemps.
5 mars 1197.
Pour les gens dépêchés à l'alliance de Chamonix, c'est le jour du départ. Il s'agit de Génésius, d'Aliazar, d'Aymeline, de Lucie et de Gaspard, ainsi que des trois gardes [Eudes, Raymond et Pierrot le 'simplet'] qui les accompagneront. Un chariot baché et deux chevaux de trait leur sont alloués pour le voyage. Gaspard fera d'ailleurs la route dans le chariot les premiers jours, car c'est une période de pleine lune, et il vaut mieux qu'il voyage caché pendant ces moments. Le reste du temps, il occupera la fonction de sergent de garde, fonction pour laquelle nous sentons tous qu'il est prédestiné. Le voyage ne posera a priori pas de problèmes.
14 mars 1197.
Pas de mauvaises nouvelles du convoi. L'alliance garde contact avec lui par mon entremise, et jusqu'à présent, tout semble bien se passer. Cependant, hier soir, ils ont rencontré un marchand, Jorund, et même si je n'ai pas assisté à la scène, le compte-rendu qu'en ont fait Aymeline et Aliazar semble prometteur. Cela a commencé banalement par quelques regards appuyés envers Aymeline, puis Jorund s'est présenté à elle, comme un négociant venant du Danemark, et désireux de s'installer dans la région. N'ayant pas d'autres occupations qui requierent sa présence, il est libre de s'installer ou bon lui semble. Comme Aymeline semblait peu réceptive à ses avances, Jorund s'est retourné rapidement vers la serveuse, mais sera présent au même endroit dans un mois, et accepte d'éctudier une proposition de l'alliance, que nous présenterons désormais sous le nom de 'La bergerie' devant les vulgaires.
17 mars 1197.
Tout va bien à l'alliance. Le convoi à passé aujourd'hui le col des Aralys. Lucie s'adapte à Gaspard et joue avec lui pendant qu'il pousse le chariot, en le prenant pour cible a ses boules de neige...
Nuit du 18 au 19 mars 1197, à l'auberge de Sallanches.
(D'aprés les récits d'Aliazar et d'Aymeline) Alors que la soirée avait commencé tranquillement, en présence d'un autre groupe de mages dans l'auberge, la nuit fut trés agitée. En fin de soirée, à l'heure ou tout le monde était au lit, des grands coups frappés à la porte ont réveillé tout le monde. Il s'agissait d'envoyés de l'église, et leur buts n'étaient aucunement amicaux pour les mages. Rapidement, la nouvelle que l'inquisition voulait pénétrer dans l'auberge pour interroger les gens présents s'est répandue. Malgré les efforts de l'aubergiste, les inquisiteurs sont entrés, et ont rassemblé les gens dans la salle commune, pour les interroger individuellement. Ce fut un peu la panique, et chaque mage utilisa ses compétences pour éviter d'être pris avant d'être amené dans la salle d'interrogatoire. Ainsi, Aymeline, Génésius et Lucie s'enfuirent-ils avec l'autre groupe de mages et la complicité de l'aubergiste, par un regio féérique, tandis qu'Aliazar disparaissait dans la nature par une téléportation. Gaspard, protégé de la détection par Aymeline, restait seul dans son lit, à dormir jusqu'au matin, sans être inquiété. Les vulgaires interrogés, notamment les gardes de l'alliance, ne révelerent rien. eudes rapportera plus tard à Gaspard que l'inquisition ne nous cherchait pas spécifiquement, mais peut-être plus les autres mages ... Nous savons tous désormais que l'église poursuit les mages.