Chapitre VIII
02 mai 200615 septembre 1198
Nous sommes tous revenus à Rune, et la question qui se pose maintenant est de savoir ce que nous allons faire de ces lettres ? Faut-il les garder ? ou les détruire ? Archibaldo va sûrement chercher à les récupérer, car elles sont vitales pour lui. Mais il ne doit pas encore savoir que c'est nous qui les possédons, et nous avons toujours l'aura féerique pour nous protéger. Mais cela suffira-t-il ? Le plus simple ne serait-il pas d'aller chercher l'argent pour empêcher qu'Archibaldo n'en profite ? Je suis un peu sceptique au début, mais l'idée que développent Aliazar et Aymeline semble la meilleure, et les arguments ne manquent pas. Non seulement nous allons priver l'Inquisition de son trésor, mais nous allons aussi enrichir notre Alliance au delà de ce que nous aurions pu imaginer. De plus, à l'aide de nos talents, nous devrions pouvoir abuser des banquiers assez aisément. Il suffira de se déguiser en Archibaldo. Il est décidé que Aliazar et moi irons faire les établissements de change du sud de la France pour gérer cela. Aliazar se déplacera à l'aide du sort de vol, qu'il commence à mieux maîtriser, et je le suivrai avec mes ailes.
17 septembre 1198.
Jour du départ. Nous partons à deux en direction de Marseille. Aliazar est un peu fatigué, il a eu quelques soucis avec le lancement du sort. Cependant, le deuxième essai s'est avéré fructueux, et nous avons pu rallier la ville en peu de temps. C'est lui qui entre dans le premier établissement de crédit, d'ou il ressort peu après avec 3000 livres en pierres précieuses, soit un petit sac rempli d'une centaine de pierres.
20 septembre 1198.
Après avoir visité l'ensemble des usuriers de Marseille, ainsi que les banques et autres établissements, nous nous dirigeons à présent vers Arles.
23 septembre 1198.
Nous sommes à Nîmes. Le sac commence à devenir imposant.
25 septembre 1198, au soir, dans une auberge.
La tournée s'achève à Orange. Nous avons épuisé les lettres de créances, et possédons deux sacs, un premier contenant 1050 pierres, et le second, plus petit, avec les 294 autres (Des agates, améthystes, béryls, diamants, émeraudes, pièces de jade, opales, obsidiennes et d'autres pierres...). Le plan s'est bien passé, et nous n'avons plus qu'à rentrer à Rune pour célébrer notre victoire. Nous avons attendu la nuit pour repartir, afin d'être plus discrets. C'est alors qu'Aliazar se concentre une dernière fois pour lancer le sort de vol que la situation bascule. Une tornade jaillit de ses mains, et se développe dans la chambre. Rapidement, elle atteint une proportion remarquable, et devient assez grande pour enlever le plafond de notre chambre et le toit de l'auberge, tout cela dans un fracas épouvantable. Malgré ma rapidité, je ne peux que saisir le grand sac, et nous voyons le petit s'envoler par le trou béant du plafond, aspiré par le tourbillon de la tornade. Laissant Aliazar en prise avec son premier crépuscule, je me jette à l'extérieur, dans la rue, ou brillent des centaines de petites étincelles, reflets de la lune sur notre fortune dispersée aux quatre vents. Avec beaucoup de difficultés, je parviens à rassembler la plus grande partie des gemmes envolées. Je rentre à Rune ensuite.
21 septembre 1198. Conseil d'automne de Rune.
Une requête, soumise à Aliazar, demande qu'un redistribution des rôles soit faite. En effet, Nexus n'est plus là, Génésius n'a pas donné de nouvelles depuis 6 mois, nous devons donc répartir les charges qui leur incombaient. De plus, nous avons un invité Aïtzol, et la voix lui propose de faire partie de Rune. L'argumentation d'Aliazar est directe : « C'est toujours mieux d'être un mage ici, que d'être un laquais à Val-Negra. » Cela jette un froid, et Aïtzol décline poliment, en expliquant qu'il est encore un peu tôt. De sont coté, Aymeline constate qu'Aliazar réfléchit trop vite, et que parfois ses paroles dépassent son esprit. Suite à cela, nous passons immédiatement au sujet suivant : La répartition des rôles. Dans la plus grande confusion, habituelle désormais, nous en arrivons à cela :
- Cœur et Visage : Aymeline
- Main et Ame : Batossaï
- Voix : Aliazar
- Yeux : Hugues
Pour les travaux en cours, nous relançons l'Aegis, et nous confions à Aïtzol le soin d'étudier l'aura féerique autour de Rune. Cela nous permettra d'en profiter pour augmenter nos défenses, et lui nous prouvera sa bonne volonté à notre égard. Ensuite, il nous faut débattre des sujets plus sérieux : Archibaldo et Balthus. Le moine ne bouge pas d'Avignon pour l'instant, donc nous ne ferons rien envers lui. L'arrivée d'une toque rouge nous permet d'apprendre qu'Eleonore de Valbrin à été capturée à Bellaquin. Mais, après avoir été enfermée dans une geôle au soir, elle en avait disparu le matin suivant. Immédiatement, nous prenons contact avec Bellaquin. Sans nous laisser le temps de réagir, Aymeline, qui est très énervée, questionne le Primus avec violence : « Avez vous parlé à Eleonore de notre existence ? Êtes-vous à sa recherche ? Comment avez vous pu la laisser s'échapper ? A-t-elle reçu une aide extérieure ? A-t-elle emporté quelque chose de particulier ? Croyez vous que les anglais méritent les J.Os de 2012 ? Avez-vous lancé des gens à sa poursuite ? Savez vous ou elle est aujourd'hui ? » Mais rien de concluant... Aymeline bout. « Ce sont des abrutis » lâche-t-elle dans un geste ultime d'énervement. « Nous allons porter l'affaire devant un tribunal ! Ils ont mis l'Alliance de Rune en danger par leur incompétence !. Désormais nous serons sans repos jusqu'à ce qu'Archibaldo soit mort. « ... » Au bout d'un moment, lassé de ses jérémiades, je quitte le conseil et m'envole pour Avignon d'où je pourrais surveiller le moine, au cas ou Eleonore irait le rejoindre.
22 septembre 1198, Avignon, au matin.
La meilleure source de renseignements que nous ayons à Avignon étant sans doute possible Aude et Garett, je me rends directement chez eux. Garett m'apprend qu'Archibaldo est très en colère depuis quelques jours, et qu'il cherche à recruter des assassins, mais notre espion ne sait pas pourquoi précisément... Hum... J'explique rapidement à nos deux compagnons le pourquoi du comment, et je repars aussitôt vers Rune.
22 septembre 1198, Rune, au soir.
Aymeline a passé la journée à rédiger la plainte qu'elle compte déposer contre Bellaquin. Cette décision provoque un vote auquel tous sont favorables, sauf moi. Mais bon, évidemment, mon opinion n'a pas assez d'importance pour arrêter la vindicte Aymelinienne... A par cela, il a été décidé hier, par mes soldales, de renforcer les défenses de l'Alliance : Aller recruter un seigneur pour prendre la direction de notre fief, des forestiers pour surveiller les allées et venues sur nos terres, et tenir un compte des gens qui peuplent notre Alliance... Plusieurs courriers sont envoyés à travers le pays.
Début Octobre 1198, Conseil de Rune.
Que faire d'Archibaldo et de ses assassins ? C'est sur cette question que la Voix entame le conseil... Cela promet de longues discussions... La Voix propose de le faire tuer par l'ordre, ce qui nous permettrait de ne pas nous salir les mains, à mon avis. Mais Aymeline est catégorique « J'aimerais avoir autant confiance en l'ordre que toi, Aliazar, mais je ne sais plus trop comment il fonctionne ». Ce qui signifie que nous allons nous salir les mains. Après le vote, Archibaldo est condamné à mort, ses assassins aussi, sa mère également si nous arrivons à la retrouver. Bon... Le plan consiste à attirer le moine au moulin, comme la fois précédente, mais là, une trentaine d'archers, embauchés par nos soins, l'attendront pour le tuer. Saïd fournira en plus un poison qui suffirait à tuer un chameau. (Oui, moi non plus, je ne sais pas ce que c'est, mais d'après Saïd, c'est plus résistant qu'un être humain...). Au cas où, un autre assassin attendra Archibaldo lorsqu'il rentrera chez lui en Avignon.
5 octobre 1198, à Rune.
« In Heaven, everything is fine.» chante une pixie déguisée en barde dehors. A l'intérieur, une toque rouge est venue nous apporter un message qui dit que l'Alliance de Bellaquin a disparu, évaporée dans les airs. Cela nous presse et nous décidons d'agir pour le 12 au soir. Sinon, cela ne décourage pas Aymeline, qui entend poursuivre son procès... De mon coté, je pars prévenir Garrett pour qu'il puisse enrôler les archers.
12 octobre 1198, au soir, dans la campagne.
Du haut d'un arbre, je surveille l'arrivée d'Archibaldo dans la clairière ou l'attendent les archers. Une bordée de flèches règle définitivement le problème. Le moine s'effondre, transpercé de part en part. Je m'approche pour vérifier... Oui, il est bien mort. Un souci de moins. Je confie à Garett le soin de le ramener aux gardes d'Avignon, pendant que j'irais jeter un oeil dans les souterrains qui mènent à son sanctum. Tout ce que possédait le moine sera attaché dans un sac, à un arbre de la clairière. Comme ce sont sûrement des objets maléfiques, il ne me paraît pas correct de les ramener à Rune.
13 octobre 1198, à Rune.
A peine rentré, Aymeline me tombe dessus pour savoir ce que portait Archibaldo. Malgré ma réticence, et mon besoin de travail, elle ne me laisse pas en paix .... Puis Aliazar à son tour... Je n'attends plus que Dieu le père (ou le fils, à ce niveau, ça n'a pas d'importance...). Marre de ces étudiants en magie qui ne savent pas respecter le travail des autres !