Chapitre VII
21 juin 2004Début mai 1198, sur les routes de Bretagne.
Sur la route de Bellaquin, la marche des magiciens à été rejointe par quelques mages de Val Negra, et au total, c'est un groupe de 30 personnes qui va se présenter devant la porte de l'Alliance Jerbiton, quatre semaines après son départ de Doissetep. Dans le lot, un Merinita, Aitzol Amalau partage beaucoup de temps avec mes compagnons de Runes. Il est présenté par Maestritus comme un bon élément de Val Negra. Petit à petit, un début d'amitié se crée.
25 mai 1198. Devant la porte de l'Alliance de Bellaquin.
La porte s'ouvre, et c'est Ardylus, un mage de la maison flambeau, qui apparaît, et reste ébahi devant la troupe présente devant sa porte. Quelques secondes lui sont mêmes nécessaires pour se remettre du choc qui lui a été causé. Puis les marcheurs entrent. Du haut d'un arbre avoisinant, je surveille la scène.
Aussitôt après avoir pénétré dans l'enceinte intérieure, Maestritus demande au pontifex Ardeus la tenue d'un conseil qui, faute de salle assez grande, se tiendra dans la cour intérieure, elle même à peine assez grande. Je me rapproche et me pose sur le faîte d'une des tours, pour assister à cela. Les gens sont rapidement rassemblés, se massent au bas d'un escalier ou un orateur va pouvoir prendre la parole.
Le premier à parler est Tremere, un mage de Doissetep, qui présente les marcheurs, puis qui laisse rapidement la place à Aymeline, pour qu'elle raconte... Cette dernière commence par effrayer son public avec la disparition de l'Alliance de Chamonix, puis sans leur laisser le temps de réagir, raconte l'évocation du démon et l'armée d'inquisition qu'Archibaldo est en train de réunir. Le discours est certes précis, concis et clair, mais c'est dans un silence marquant qu'elle se rassoit. Le public, quant à lui, est atterré, voire désespéré pour certains membres.
Leur apprendre que leur Alliance sera la prochaine à être attaquée a déprimé même les membres les plus optimistes de Bellaquin et tous se regardent, perdus dans leur pensées. Aymeline, elle, semble satisfaite de sa présentation. On ne peut pas lui enlever que la situation a clairement été exposée, mais les mages de Bellaquin vont sûrement souffrir de dépressions dans les jours à venir.
Peu ravi à l'idée que nous allons en enterrer quelques uns avant de repartir, je descends me présenter à mon tour à la porte.
26 mai 1198.
Je repars le lendemain matin pour Avignon, avec l'objectif de localiser l'armée des envahisseurs.
Ne voyant rien sur le chemin, je finis à Avignon, auprès de Garrett et Aude. Ceux-ci m'apprennent que le moine est toujours présent dans le palais, qu'il n'a pas bougé. Quant à son armée, elle n'a pas non plus bougé du camp ou elle est stationnée. Je m'endors en me posant la question de savoir comment nous allons arracher son plan au moine ?
29 mai 1198.
Grâce à Yg qui s'est faufilé pour surveiller Archibaldo, j'ai appris que l'armée d'inquisition n'est pas prête, et qu'il faudra longtemps avant que la prise de Bellaquin n'ait lieu. Archibaldo a bien 3000 hommes sous ses ordres, mais il continue à recruter, et ne semble pas décidé à bouger avant de longs mois... Il rencontre surtout des créanciers pour la moment, et rassemble des lettres de change. Il semblerait que nous nous soyons un peu trop précipités... Il ne passera pas à l'attaque avant longtemps.
Un peu dépité, je repars vers La Bretagne, en confiant à Garrett le soin de récupérer un peu d'argent sur le dos du moine si l'occasion se présente. En annonçant que nous n'allons pas rester plus longtemps parmi eux, la consternation s'étend dans les rangs de l'Alliance de Bellaquin. Nous repartons dans un climat glacial... Ce sera certainement plus gai chez nous, c'est toujours réconfortant et cela donne envie de partir d'ici. D'autant que ce n'est pas la gaîté et l'enthousiasme qu'ils ont montré ces derniers jours qui donne envie d'aider les mages de Bellaquin...
15 juin 1198.
Aitzol nous a été confié par Val Negra. Au dela de servir d'intermédiaire, il pourra nous être utile dans l'Alliance. Bellaquin nous a fait parvenir un courrier en précisant que Génésius était passé, mais ne trouvant rien ni personne, il était reparti presque aussitôt.
21 juin 1198 Conseil d'été de Runes.
Peu de nouveautés à débattre. Nous nous répartissons des livres pour poursuivre nos études cette saison.
23 juin 1198. Conseil sur la demande d'Aymeline.
Elle a reçu une informations en provenance d'Avignon, grâce aux agissements de Aude. Archibaldo possède environ 60 000 livres en lettres de créances.
Il est essentiellement financé par quatre nobles installés à Avignon : Ricki El Picé, un alchimiste italien et ancien mage qui a renié l'Ordre d'Hermes, Arnoulf Norman, un érudit, Eleonore de Valbrin, qui possède le pouvoir de la magie hermétique et Jacques des Causses, sur lequel Aude n'a transmis aucune information. 60 000 livres représentent une fortune colossale, et l'armée levée avec cette or ne pourra pas être arrêtée par les mages, même avec la meilleure volonté du monde. Etant les seuls au courant au sein de l'Ordre, nous sommes conscients qu'il va falloir agir rapidement, avec nos seuls moyens.
La première idée qui nous vient consiste à brûler les lettres de créances. C'est une idée tellement absurde qu'on pourrait penser qu'elle vient d'Aliazar, mais il me semble plutôt que c'est moi qui l'ai émise. D'un autre coté, je n'en suis pas complètement sur à l'heure ou j'écris. D'autres magiciens en sont tout autant capables dans notre Alliance, hélas. Pour insister sur l'absurdité de cette idée, Yg précise sur le fait que Nausébus ne laisserait jamais des objets de valeur à la garde d'un de ses sbires, et qu'il les aura sans doute cachés dans son sanctum. Aller chercher ces parchemins dans un reggio démoniaque nous fait réfléchir par deux fois...
Nous sommes bloqués... Mais nous n'avons pas le temps... Il faut agir. Dans la précipitation, Aymeline propose de re-contacter Archibaldo. Puis chacun se retire.
Début septembre 1198.
Après avoir passé l'été à mes chères études, voilà que mes compagnons ont décidé de passer à l'action. Cette idée leur est venue grâce à Aude, par laquelle Aymeline a appris que Eleonore de Valbrin, une des créancières d'Archibaldo, provenait de l'Alliance de Bellaquin. S'étant rapidement mis au courant auprès d'Ardeus, nous avons appris que Eleonore est une magicienne tout à fait respectable, qui à quitté l'Alliance il y a un peu plus d'un an. Depuis, elle passe occasionnellement, mais elle jouit d'une très bonne réputation au sein même de Bellaquin. La décision est alors prise assez rapidement, de re-capturer Archibaldo, grâce au stratagème que Aude avait implanté dans son esprit lors de la première séance d'hypnotisme. Aymeline écrit une lettre de convocation, et je pars surveiller le moulin ou le moine ne devrait pas tarder à venir se livrer aux mains d'Aude.
Quelques jours après, dans un moulin au abords d'Avignon.
Archibaldo, sous l'influence d'Aude, nous raconte sa passionnante vie... Il a réuni 60 000 livres en lettres de créances, et les a confiés à Eleonore, qui les a mises à l'abri dans son sanctum, à Bellaquin. Il ne craint pas qu'elle le trahisse, car c'est Nausébus lui-même qui se charge de corrompre petit à petit la magicienne. C'est le même cas que Ricki El Picé, autrefois un être intègre, mais désormais à la botte des Ex-Tytalus, grâce aux pouvoirs de Nausébus.
Pour ce qui est de l'attaque de Bellaquin la date dépend de Balthus lui-même, et n'est pas encore fixée. Mais Balthus attaquera seul, tandis que le moine et les inquisiteurs iront sur une autre cible. L'armée sera prête dans trois mois.
Tandis qu'Archibaldo repart, j'examine le cadeau qu'il nous a laissé, comme nous lui avions demandé : Son meilleur livre de magie, intitulé « Le pouvoir de la divination ». Je repars pour Runes ou mes compagnons ont suivi la discussion par l'intermédiaire d'un sort lancé par Aymeline. A mon arrivée, un plan est déjà prêt, pour aller récupérer les lettres de créances. Il faudra attendre quelques jours, que Aymeline récupère de Doissetep une autorisation de s'introduire dans le sanctum d'Eleonore, ainsi qu'une petite boule de métal qui a le pouvoir d'absorber la magie, ce qui nous évitera de subir les défenses magiques placées la par Eleonore
9 septembre 1198.
Nous sommes partis récupérer les lettres de créances grâce au sort de vol de Val Negra. Aliazar a lancé le sortilège, puis relancé une deuxième fois à grand renforts de gouttes de sueur et de crispations. Nous y sommes cependant arrivés. Quelques explications avec le pontifex Ardeus nous ont permis de lui demander de maintenir Eleonore en captivité si elle venait à se présenter à l'Alliance.