Chapitre III
22 mars 200419 mars 1197
Aymeline, Génésius et Lucie, accompagnés des deux mages Flambeau de Val Negra Incandescence et Maestritus, sont toujours dans le régio. La magie féerique y est fortement présente, et sous la direction de Maestritus qui est le mage le plus expérimenté, le petit groupe avance dans un boyau... Lucie, apeurée, trouve réconfort auprès de Barnabé, un petit lézard avec une queue de triton et une crête multicolore, que Génésius lui a créé. Rassurée, et pendant qu'elle joue, le groupe progresse... Au fond, quelques kilomètres plus loin, se trouve une salle fermée d'où jaillit une source, avec un rocher gravé d'un signe particulier, juste à la source. Pas d'issues, cependant.
Pendant ce temps, Aliazar est revenu chercher Gaspard à l'auberge, et ensemble, ils se dirigent vers Chamonix, par le chemin pédestre. C'est sur ce même chemin que je les rencontre, un peu plus tard. C'est aussi la que j'apprends ce qui s'est passé à Sallanches et notamment, Aliazar me parle de l'aubergiste et du régio féerique... et de son inquiétude pour sa soeur, Lucie. Je ne m'attarde guère et prends le chemin de la maison avec ces nouveaux renseignements. De retour à la bergerie, nous tenons conseil sur la demande de Nexus. Alors que Batossaï et moi-même ne voyons pas la nécessité d'agir et de laisser nos études, Nexus nous pousse à aller aider nos compagnons pris dans le régio. N'ayant aucun moyen de parvenir rapidement à Sallanches, Batossaï déclinera l'invitation, et ce sont donc Nexus et moi-même qui partirons, pour rejoindre au plus vite l'auberge. Mais d'abord, il me faut faire un aller-retour, car un lien mystique avec l'endroit est nécessaire. Je pars aussitôt.
20 mars 1197
Dans le régio, Aymeline s'évertue à chercher un sens au signe gravé sur la pierre. Cela ressemble à l'écriture des féeries, et elle prononce les mots qu'elle connaît dans cette langue, espérant déclencher un effet ... « Lumière... porte... ombre... amis... elfes... » Maestritus, à son tour lance un sort.. puis un second.. Incandescence s'impatiente, ... Génésius, s'avance alors et incante lui aussi... le symbole sur la pierre devient coloré, se transforme en couleurs, puis en son... ‘siiiiil' murmure-t-il ... et alors apparaît le gardien. C'est un petit être féerique, à gros yeux et dents proéminentes, haut en couleurs et fantasque, qui saute et rebondit autour des gens en les observant attentivement. En échange d'une babiole magique que lui offre Maestritus, il ouvre une fissure dans le mur, puis un passage complet se forme Le groupe s'avance, traverse le portail, et se retrouve dans une clairière. Mais toujours dans le régio ! C'est la consternation. Se reprenant rapidement, et toujours sous la direction de Maestritus, les mages prennent la direction du soleil, un peu inquiets de savoir ou se trouve la sortie ... La forêt féerique est étrange, les animaux colorés et les arbres portent des fruits de formes diverses et variées. Rien ne ressemble vraiment à ce qu'ils connaissent au royaume de France. Quelques heures plus tard, après avoir quitté la forêt et avoir pénétré une plaine, le groupe croise une rivière pourpre. Sous l'impulsion d'Aymeline, ils décident d'en remonter le cours. Quatre heures plus tard, alors que le soleil se couche, que le bivouac se monte et que Génésius peint le soleil couchant, extasié à la vue des couleurs inhabituelles, tous se rendent compte que leur vieillissement s'est accéléré... car les barbes ont poussé, et d'autres signes sont visibles...
A la bergerie, Nexus et moi avons pris le chemin de Sallanches. Le voyage est assez rapide, et nous prenons le repas de midi dans l'auberge. La serveuse nous prévient de l'absence de son chef, parti vers Chamonix pour la journée. Comme nous avons peu de temps devant nous, je pars en avance sur le chemin. Au bout d'une heure, je n'ai vu que Gaspard, courant après un sanglier, et c'est auprès de lui que je me pose. Aliazar a disparu, sans laisser de traces, et Gaspard, trop occupé à chasser son sanglier, n'a rien vu, mais à réussi à attraper son futur repas. Les choses empirent... Je raccompagne notre compagnon à l'auberge ou il restera, à attendre en compagnie des trois gardes. Cela fera toujours quatre personnes de moins à gérer. Pour le reste, Nexus prend rapidement les décisions qui s'imposent à nous. Puisque l'aubergiste doit revenir ce soir, je vais l'attendre, et Nexus ira nous représenter à Chamonix, car c'est aujourd'hui que doit avoir le conseil, et nous ne pouvons nous permettre de ne pas y être présents ou, du moins, excusés. A peine ce constat fait, que déjà Nexus disparaît par la porte, après m'avoir salué. Je reste seul ... et perplexe
21 mars 1197
Au matin, je me trouve dans la cuisine, avec l'aubergiste, prêt à franchir le miroir, avec un peu de nourriture et tous les renseignements nécessaires pour quitter le régio féerique par un autre endroit, car le miroir de l'auberge est à sens unique. Grâce aux indications fournies par le tenancier, je traverse sans peine le boyau pour arriver face au gardien, et quelques minutes plus tard, je jaillis au-dessus de la clairière à la recherche de mes compagnons. Je vais les retrouver un peu plus tard, suivant le cours la rivière. Des qu'ils m'aperçoivent, ils me reconnaissent et je peux me poser pour partager les renseignements de l'aubergiste. Néanmoins ne désirant pas m'attarder, et après leur avoir expliqué ou est la sortie, je repars rapidement, sans même prendre la peine de les attendre. A la source de la rivière, un miroir liquide ressemblant à celui de l'auberge, nous attend. Avec beaucoup d'avance sur mes compagnons, je plonge ... et sors du régio au col des Aravis, un peu avant Sallanches. Je remarque qu'il n'y a plus de neige, mais, sans trop y prêter attention, je retourne à la bergerie ou mes travaux m'attendent. Là, en plus de mes travaux, une surprise m'attend. Les gardes sont revenus de l'auberge de Sallanches depuis quelques semaines, et c'est avec stupeur que je m'aperçois que nous sommes en réalité au début du mois d'avril. Aucune nouvelle de Nexus, ni de Aliazar.
Mi-avril 1197
Premières rencontres avec le fief. J'ai discrètement survolé puis arpenté le fief de notre seigneur. Il ne m'apparaît pas qu'il puisse nous soupçonner de quoi que ce soit, mais la sécurité de Runes m'oblige à m'immiscer dans ces affaires de vulgaires. En tout cas, rien dans les paroles des gens que j'ai croisé ne m'a inquiété.
Fin avril 1197.
Je suis retourné au village seigneurial, un jour de marché, et, sous le déguisement de marchand ambulant, je me suis inséré parmi les vendeurs. J'espérais ainsi pouvoir commencer à connaître les gens, et plus précisément les quelques notables qui vivent autour du seigneur. Je n'ai parlé qu'à peu de personnes, les vulgaires sont vraiment inintéressants. J'ai vendu des fromages, que nous fabriquons à partir du lait des brebis. Cette activité me servira de couverture désormais. Néanmoins, j'ai préféré cacher le lien que j'ai avec Runes.
Fin mai 1197
Mes allers-retour hebdomadaires vont bientôt prendre fin. J'ai repéré tous les gens importants, et je sais désormais qui je dois contrôler pour obtenir les informations dont j'ai besoin. Il ne me manque plus que les sorts qui me permettront cela. Cependant, j'ai aussi trouvé les endroits d'ou je peux écouter les dialogues entre le seigneur et ses conseillers.
Début juin 1197
Espionner l'Eglise semble plus ardu. Je vais prendre le temps de mettre au point un plan plus précis.
26 juin 1197.
A leur tour, Aymeline, Génésius, Lucie, Maestritus et Incandescence sortent du régio. Ils se dirigent immédiatement vers Sallanches, ou ils s'aperçoivent que l'auberge a été dévastée. Une autre auberge s'est installée en face, et c'est dans ce nouvel établissement qu'ils recueillent quelques renseignements, et Gaspard, qui a changé d'établissement à la suite de la destruction du premier. Des hommes seraient venus, des gardes apparemment, et ils auraient emmené l'aubergiste. Ensuite, tout à été pillé, ruiné et brûlé. Cela s'est passé il y a plus de deux mois, et depuis, il ne s'est rien passé de nouveau. Même le cheval de Génésius à disparu. Incandescence et Maestritus ne s'attardent pas. Ils partent en direction de Chamonix. Aymeline, Lucie, Génésius et Gaspard décident de passer la nuit sur place. Ils aviseront le lendemain avant de poursuivre plus en avant.
27 juin 1197.
Le groupe dirigé par Aymeline et Génésius prend la direction de l'Alliance de Chamonix. Une mauvaise surprise les y attend. Le grand manoir qui servait de base à l'Alliance est complètement détruit. Plus personne de vivant, plus aucun mur debout, tout à été écroulé, sous l'action du feu, semble-t-il. L'Alliance à été proprement rasée. Malgré quelques heures de recherches, tout autant magiques que normale, le groupe ne trouve rien. Il est trop tard pour retrouver des indices, beaucoup trop tard. Génésius peint un tableau emprunt de tristesse, et le cœur lourd, tous reprennent la direction de la bergerie, sans avoir réellement d'idées sur ce qui a pu se passer.
15 juillet 1197.
Nous voilà enfin réunis depuis ce matin. Tous, sauf Nexus et Aliazar, dont nous n'avons plus de nouvelles depuis les évènements de mars. A peine rentrés, Aymeline et Génésius demandent la tenue d'un conseil. Les points abordés sont en relation avec Chamonix, et nous restons plus longtemps sur les deux sujets suivants :
- Aller chercher des renseignements à Doissetep, pour savoir ce qui s'est passé à l'Alliance de Chamonix. Je n'ai que peu envie de rencontrer les mages de Doissetep, mais comme le font remarquer tous les mages, je suis le moyen le plus simple et le plus rapide que nous ayons pour contacter une Alliance localisée dans les pyrenées.
- Trouver un moyen de localiser Aliazar, afin de savoir si nous pouvons lui porter secours. Aymeline propose des services, elle va vérifier que ses pouvoirs de Quaesitori lui permettent bien de pister Aliazar, à partir d'un lien mystique, que nous trouverons aisément dans ses quartiers
Je pars immédiatement après le conseil. A mon arrivée, malgré mes craintes, je suis très bien accueilli et immédiatement mis en présence de Potentus, pontifex Quaesitori de Doissetep. Celui-ci, au départ étonné que nous réagissions aussi tardivement, comprend très bien la situation dans laquelle notre alliance a été plongée depuis mars, et propose son aide. Je rencontrerai demain les survivants du drame de Chamonix, et eux m'éclaireront sur ce qui s'est réellement passé. Il insiste également sur le fait que notre alliance doit rechercher les statuettes d'Ilectus, et m'apprend que c'est lui-même qui a ordonné que nous soyons mis au courant de cette histoire, car il pense que ces statuettes peuvent aider l'ordre d'Hermes contre l'Eglise. De plus, une enquête a été demandée pour éclaircir cette histoire, et quelques Quaesitori devraient bientôt passer à Runes.
16 juillet 1197
Aujourd'hui, j'ai rencontré les survivants du rassemblement de Chamonix. Ils m'ont raconté une chose terrible. Dans la nuit du 21 au 22 mars, alors que le conseil s'était déroulé pour le mieux, que tout le monde s'était accordé sur l'idée qui fallait mettre en place une riposte à l'Eglise, un disque de couleur pourpre est apparu dans le ciel. Ce disque s'est rapidement transformé en colonne descendant du ciel, et centrée sur l'Alliance. Les mages présents ont commencé à se réveiller, et à s'agiter tandis que jaillissait du disque pourpre un démon noir. La créature a survolé l'alliance puis a déclenché une tempête de feu. Il leur semble avoir vu Nexus sortir du manoir pour échanger sa vie contre le retrait du démon. Ils se rappellent l'avoir entendu crier « prends-moi ! », Mais ils n'ont pas attendu la fin, préférant utiliser tous leurs moyens magiques pour fuir. Ils ne doivent leur salut qu'à leur fuite rapide... En 10 minutes, l'Alliance à été consumée dans une tempête de flammes, et il n'y avait plus rien a faire. Les brûlures que j'ai vues sur ces gens m'imposent de croire qu'ils ne m'ont pas mentis. Cependant, que penser de Nexus, et de ces agissements ? Nous savons tous à Runes, que Nexus travaillait dans le domaine des démons, mais se peut-il qu'il soit la cause de ce qui s'est passé ?
17 juillet 1197 à la bergerie.
De retour à la bergerie, je convoque un conseil pour raconter ce que j'ai appris. Cette histoire nous plonge dans l'embarras, mais comme nous ne pouvons rien faire de plus, nous décidons de nous concentrer sur la disparition d'Aliazar. Aymeline a de bonnes nouvelles à ce sujet. Elle peut le localiser, ou qu'il soit. Mais cela est contraire à l'ordre d'Hermes, et elle a besoin de notre accord. Je propose d'attendre les enquêteurs Quaesitori, et de travailler en coordination avec ceux-ci, notamment pour qu'Aymeline puisse chercher Aliazar. La proposition est acceptée à l'unanimité. Chacun retourne à ses occupations, en attendant qu'arrivent les enquêteurs.
22 juillet 1197 à la bergerie.
Arrivée de quatre Quaesitori. Nous les recevons au salon des mages et engageons la conversation avec eux. Les discussions tournent essentiellement autour de Nexus. Nous apprenons qu'il était un ancien disciple d'un mage de Tytalus, et qu'il a quitté son maître avant de passer son serment, pour rentrer chez les Ex-miscelleana. Les enquêteurs ont passé une heure dans son sanctum, mais rien n'a filtré de leurs conclusions, sauf qu'il ne faut pas considérer Nexus comme mort. Pour les suites de l'enquête, il faudra aller se renseigner à Doissetep. Pendant ce temps la, Aymeline, à tenté de retrouver Aliazar par un sort. Elle l'a vu. Autour de lui des murs, une petite meurtrière,... Il est prisonnier dans une petite cellule sombre dans laquelle il est enchaîné, ses pieds et ses mains sont attachés aux murs. Par la fenêtre, on discerne une ville, des toits communs, qui ne lui permettent pas de reconnaître l'endroit. Néanmoins pour Génésius, qui a beaucoup voyagé, cela ne fait aucun doute... il s'agit d'Avignon.
23 juillet 1197, à la bergerie.
Après le départ des enquêteurs, Aymeline nous résume la situation et apporte les conclusions de Génésius en même temps. Aliazar est donc au mains de l'Eglise, prisonnier au palais des Papes, dans la ville d'Avignon. Agir sur le palais des papes est très difficile, mais nous pouvons essayer dans un premier temps de prendre contact avec lui. La meurtrière décrite par Aymeline laisserait assez de place à un faucon pour passer... Tous les regards se tournent alors vers moi. Sans qu'il soit besoin d'ajouter un mot, je sors de la salle et me prépare à aller à Avignon.
Nuit du 23 au 24 juillet 1197, au palais des papes.
Je me suis posé dans la cellule d'Aliazar, mais celui-ci, endormi, n'a pas fait attention à mes appels. Il semblait fatigué, et, enchaîné au mur, n'avait pas fière allure. Ce n'est que lorsque que je l'ai bousculé un peu qu'il s'est réveillé. Aussitôt, il a tenté de me parler, mais rien à faire, je ne l'entendais pas ... pas plus que je n'entendais mes paroles lorsqu'à mon tour, j'ai essayé de communiquer avec lui. Un silence magique recouvre la pièce. Je n'avais pas envie de m'attarder, et quelques minutes plus tard, je retournais à la bergerie prévenir les autres.
24 juillet 1197.
Dès le début d'après-midi, un conseil s'ouvre. Comment allons-nous sortir Aliazar de sa prison ?